La fièvre du nourrisson est un symptôme fréquent, surtout lors des premiers mois. Bénigne dans la plupart des cas, elle peut néanmoins être le signe d’une infection sous-jacente plus grave. Quand faut-il alors s’inquiéter et consulter un médecin ?
Dans cet article, nous verrons les causes les plus courantes de la fièvre du nourrisson, les signes à surveiller qui doivent alerter les parents, et les recommandations sur la prise en charge médicale.
L’objectif est de vous aider à distinguer la fièvre banale de la fièvre inquiétante, pour savoir quand il est impératif de consulter un médecin.
Qu’est-ce que la fièvre chez le nourrisson ?
Définition de la fièvre du nourrisson
La hyperthermie infantile se définit comme une élévation anormale de la température corporelle au-dessus de 38°C chez le bébé de moins de 2 ans. Elle témoigne le plus souvent d’un processus infectieux en cours, le système immunitaire du nourrisson réagissant à l’infection.
À partir de quelle température parle-t-on de fièvre ?
On parle de fièvre chez le nourrisson à partir d’une température rectale supérieure ou égale à 38°C. La température normale d’un bébé se situe entre 36,5°C et 37,5°C. Une élévation au-delà de 37,8°C doit alerter les parents.
Quelles sont les causes de la fièvre du nourrisson ?
Les principales causes de fièvre du nourrisson sont :
- Les infections virales bénignes : rhume, rhino-pharyngite, grippe, gastro-entérite, infection ORL.
- Les infections bactériennes : otite, angine, pneumonie, infection urinaire, méningite.
- Les réactions inflammatoires : vaccins, poussées dentaires.
- Les maladies infantiles : rougeole, rubéole, varicelle.
D’autres causes sont possibles comme des maladies auto-immunes, des tumeurs ou des malformations. La fièvre est toujours le signe que le corps se défend contre une agression.
Quand la fièvre du nourrisson est-elle inquiétante ?
Quels sont les signes de gravité à surveiller ?
Plusieurs signes doivent alerter les parents et les amener à consulter rapidement un médecin en cas de fièvre chez le nourrisson :
- Fièvre supérieure à 38,5°C chez le bébé de moins de 3 mois.
- Fièvre supérieure à 40°C après 3 mois.
- Fièvre ne cédant pas à la prise d’antipyrétiques.
- Enfant geignard, apathique, qui refuse de s’alimenter.
- Pleurs inhabituels, cris aigus.
- Convulsions.
- Éruption cutanée.
Fièvre élevée et persistante
Une fièvre très élevée, supérieure à 41°C, qui ne baisse pas avec la prise d’antipyrétiques, doit alerter. Il faut consulter en urgence, car elle peut entraîner des convulsions ou des lésions cérébrales chez le nourrisson.
Si votre bébé présente une fièvre persistante, il est essentiel de surveiller également d’autres symptômes cutanés, comme ceux liés à l’eczéma du nourrisson. Découvrez comment prendre soin de la peau sensible de votre bébé dans notre article dédié.
Altération de l’état général
Tout changement dans le comportement habituel du bébé comme des pleurs inhabituels, de l’irritabilité ou de la prostration doit amener à consulter rapidement. Ces signes associés à la fièvre peuvent être révélateurs d’une infection sévère ou d’une méningite.
Dans quels cas consulter rapidement un médecin ?
Fièvre chez le nouveau-né
Avant l’âge de 3 mois, la fièvre chez le nourrisson doit toujours amener à consulter en urgence un médecin, même en l’absence d’autres symptômes. Le nouveau-né est très sensible aux infections bactériennes sévères.
Fièvre et autres symptômes associés
Il est impératif de consulter rapidement si la fièvre s’accompagne de :
- Difficultés respiratoires, toux, respiration rapide.
- Vomissements ou diarrhée importante.
- Éruption cutanée.
- Raideur de la nuque, pleurs aigus.
- Somnolence, confusion, convulsions.
Ces symptômes peuvent être le signe d’une infection bactérienne grave ou d’une méningite.
Antécédents ou facteurs de risque
Les parents doivent consulter rapidement en cas de fièvre du nourrisson si :
- L’enfant est prématuré ou immunodéprimé.
- Il a déjà fait une infection sévère.
- Il est porteur d’une malformation ou d’une maladie chronique.
- Il a reçu récemment un vaccin.
Ces facteurs de risque imposent une surveillance accrue de la fièvre.
Comment soulager la fièvre du bébé ?
Le découvrir légèrement
Pour aider à faire baisser la fièvre d’un nourrisson, il est recommandé de le découvrir, en ne lui laissant qu’une couche et un body. L’envelopper trop risque au contraire d’augmenter la température corporelle.
Lui donner un bain tiède
Donner un bain à 37°C à un bébé fébrile, pendant une dizaine de minutes, peut aider à faire retomber la fièvre. Attention cependant à ne pas le refroidir trop brutalement.
Lui proposer à boire fréquemment
Il est essentiel d’augmenter les apports hydriques chez un nourrisson faisant de la fièvre, en lui proposant plus régulièrement le biberon ou le sein. Cela permet de compenser l’eau perdue par la sudation.
Offrir de l’eau sucrée au bébé avec une cuillère peut aussi l’hydrater. La fièvre a tendance à le déshydrater rapidement.
Quand donner un antipyrétique ?
À partir de quelle température ?
Il est recommandé d’administrer un antipyrétique à un nourrisson à partir d’une fièvre égale ou supérieure à 38,5°C. En dessous de ce seuil, la fièvre remplit un rôle de défense immunitaire face à l’infection.
Posologie du paracétamol
Le paracétamol est l’antipyrétique de référence chez le nourrisson. Sa posologie usuelle est de 15 mg/kg toutes les 6 heures au maximum. Il existe sous forme de sirop, suppositoires ou sachets.
Ne pas associer deux antipyrétiques
Il ne faut jamais associer paracétamol et ibuprofène chez le nourrisson sans avis médical. Cette association majore le risque d’atteinte hépatique. Un seul antipyrétique à la fois suffit généralement à faire retomber la fièvre.
L’alternance paracétamol/ibuprofène peut parfois être recommandée par le médecin en cas de fièvre très élevée.
Comment prévenir la déshydratation ?
Reconnaître les signes de déshydratation
Plusieurs signes doivent alerter sur un risque de déshydratation chez le nourrisson faisant de la fièvre :
- Diminution du nombre de couches souillées
- Sécheresse des muqueuses
- Yeux creux
- Pleurs sans larmes
- Fontanelle déprimée
Augmenter les apports hydriques
Pour prévenir la déshydratation lors d’une fièvre du nourrisson , il est essentiel d’augmenter la ration hydrique du nourrisson par rapport à son apport habituel. Le faire boire plus souvent et Privilégier l’eau entre les biberons.
Solutions de réhydratation orale
En cas de fièvre du nourrisson avec diarrhée ou vomissements importants, le médecin peut prescrire au nourrisson des solutés de réhydratation orale à base de sels minéraux et de glucides. Leur rôle est de compenser les pertes excessives en eau et électrolytes.
Quels sont les examens médicaux réalisés ?
Interrogatoire et examen clinique
Devant un nourrisson fébrile, le médecin commence par un interrogatoire détaillé sur les antécédents et un examen clinique complet pour rechercher un foyer infectieux. L’auscultation cardiopulmonaire et le toucher rectal sont systématiques.
Analyses d’urine, de sang ou autres
En fonction des symptômes et de l’examen clinique, le médecin peut prescrire :
- Une analyse d’urine à la recherche d’une infection.
- Un bilan sanguin (NFS, CRP, ionogramme) pour évaluer l’infection.
- Une ponction lombaire si méningite suspectée.
Échographie, radiographie selon les cas
Certains examens d’imagerie peuvent être réalisés devant un nourrisson fébrile :
- Échographie abdominale ou cérébrale.
- Radiographie pulmonaire en cas de toux ou de difficultés respiratoires.
- TDM crânio-facial si suspicion de sinusite compliquée.
Ils permettent de confirmer ou d’infirmer certaines hypothèses diagnostiques.
Quels sont les traitements de la fièvre du nourisson ?
Traitement symptomatique
Le traitement de première intention de la fièvre chez le nourrisson est symptomatique : antipyrétiques, réhydratation, mesures physiques. L’objectif est de rendre l’enfant confortable en attendant que l’infection guérisse.
Antibiotiques si infection bactérienne
Si une infection bactérienne est confirmée à l’examen clinique ou par examens complémentaires, le médecin instaure un traitement antibiotique adapté. Les antibiotiques permettent de traiter la cause de la fièvre.
Antiviraux selon le cas
En cas de grippe ou de bronchiolite à VRS, des antiviraux comme le Tamiflu peuvent être prescrits en traitement curatif. Ils réduisent la durée d’évolution de ces virus responsables de fièvre.
Les antiviraux n’ont cependant pas d’indication systématique et sont surtout utiles chez le nourrisson à risque de forme grave.
Comment prévenir les pics fébriles ?
Être vigilant aux signes annonciateurs
Certains signes comme des frissons, des crispations, des pleurs inhabituels peuvent annoncer la montée d’un pic fébrile chez le nourrisson. Être attentif à ces signes permet de devancer la fièvre avec un antipyrétique.
Donner un antipyrétique en préventif
Lorsque la fièvre a tendance à augmenter en fin d’action de l’antipyrétique, le médecin peut conseiller de le donner de façon préventive avant la remontée de température.
Surveiller de près la température
Une surveillance rapprochée de la température, avec prise toutes les 30 minutes au moment des pics, permet de repérer précocement la remontée de fièvre et de donner l’antipyrétique au bon moment.
L’utilisation d’un thermomètre frontal sans contact facilite cette surveillance fréquente.
Quand la fièvre doit-elle disparaître ?
Evolution normale en 2-3 jours
Dans la majorité des cas bénins, la fièvre du nourrisson doit commencer à diminuer au bout de 2 à 3 jours, pour disparaître complètement en 5 jours grand maximum.
Persistance anormale au-delà de 5 jours
Si la fièvre persiste au-delà de 5 jours sans amélioration malgré un traitement correct, cela peut être le signe d’une complication ou d’une pathologie sous-jacente. Une nouvelle consultation s’impose.
Consulter à nouveau si pas d’amélioration
Il est impératif de consulter à nouveau son médecin si la fièvre du nourrisson ne s’améliore pas dans les 72 heures qui suivent le début des symptômes, voire plus rapidement en fonction des autres signes.
Une évaluation clinique s’impose pour vérifier qu’aucun diagnostic n’a été manqué.
Traiter la fièvre du nourrisson en vidéo
Quand hospitaliser un nourrisson pour fièvre ?
Fièvre avec signes de gravité
L’hospitalisation s’impose devant tout nourrisson de moins de 3 mois présentant une fièvre, même en l’absence d’autres symptômes. L’immaturité de son système immunitaire impose une surveillance rapprochée et des examens poussés.
Déshydratation sévère
Un nourrisson fébrile atteint de déshydratation sévère, se manifestant par une altération de l’état général, une tachycardie, une hypotension, doit être hospitalisé pour réhydratation par voie intraveineuse.
Diagnostic incertain ou inquiétant
L’hospitalisation permet d’effectuer bilans et surveillance, pour déterminer l’origine de la fièvre, si le diagnostic reste incertain après la consultation et que l’examen clinique est inquiétant.
L’enfant est gardé en observation, le temps d’éliminer une pathologie grave ou une complication.
Conclusion
La fièvre, symptôme fréquent et le plus souvent bénin
La fièvre est un motif de consultation très fréquent chez le nourrisson, surtout lors des premiers mois de vie. Dans la majorité des cas, elle est due à une infection virale bénigne et ne nécessite qu’une surveillance simple avec traitement symptomatique.
Ne jamais négliger ce signal d’alarme
Cependant, la fièvre est toujours le signe que le corps se défend contre une agression. Elle ne doit jamais être négligée ni banalisée chez le nourrisson. Certains signes doivent alerter les parents sur une possible infection grave.
Savoir identifier les situations à risque
Il est essentiel que les parents apprennent à reconnaître les signes de gravité de la fièvre du nourrisson pour être amener à consulter en urgence. Le nourrisson a des ressources limitées face à l’infection. Le rôle des parents est de dépister rapidement les situations pouvant mettre en danger son pronostic vital.
La fièvre du nourrisson impose une vigilance constante et une bonne connaissance de l’enfant pour distinguer le banal de l’inquiétant.
Nous espérons que cet article, « Fièvre du nourrisson : Quand faut-il consulter un médecin ? », vous a apporté des réponses claires et des conseils pratiques. Si vous avez apprécié cette lecture, n’hésitez pas à partager vos commentaires et avis pour enrichir les échanges avec notre communauté. Votre feedback est précieux pour nous !
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FAQ.
À quelle fréquence prendre la température d’un nourrisson fébrile ?
Il est recommandé de prendre la température toutes les 3 heures minimum durant la phase aigüe de la fièvre, puis espacer progressivement la mesure.
Peut-on donner du Doliprane et de l’Advil en même temps contre la fièvre ?
Non, il ne faut jamais associer paracétamol et ibuprofène chez le nourrisson sans avis médical.
La fièvre du nourrisson peut-elle provoquer des convulsions ?
Oui, une fièvre très élevée (au-dessus de 41°C) peut provoquer des convulsions fébriles chez le nourrisson de 6 mois à 5 ans.
Que faire si la fièvre ne baisse pas malgré le traitement ?
Si la fièvre persiste au-delà de 48-72h malgré un traitement correct, il faut consulter à nouveau le médecin pour rechercher une complication.
Le vaccin peut-il provoquer de la fièvre chez le nourrisson ?
Oui, la fièvre est une réaction fréquente et bénigne dans les 48h suivant une vaccination.
À partir de combien de temps de fièvre doit-on consulter ?
Il faut consulter en urgence en cas de fièvre persistante au-delà de 5 jours sans amélioration, ou plus tôt selon autres symptômes.
Comment faire boire un nourrisson qui a de la fièvre ?
Fractionner les biberons, proposer de l’eau entre les tétées, donner à boire à la cuillère : il faut augmenter les apports hydriques.
Peut-on laisser un enfant seul avec de la fièvre ?
Non, un nourrisson fébrile ne doit jamais être laissé sans surveillance afin de pouvoir détecter une éventuelle aggravation.
À très vite sur Féminin Santé pour de nouvelles découvertes !