La bronchiolite du nourrisson est une infection respiratoire très fréquente chez les nouveaux nés de moins de 2 ans. Elle touche chaque année 30% des bébés.
Causée dans la majorité des cas par le virus respiratoire syncytial (VRS), la bronchiolite provoque une inflammation des bronchioles, les petites ramifications des bronches, ce qui obstrue les voies respiratoires et entraîne une gêne respiratoire plus ou moins importante.
Bénigne dans la plupart des cas, la bronchiolite peut cependant nécessiter une hospitalisation lorsque la respiration du bébé est trop gênée et que son état général est altéré. C’est la première cause d’hospitalisation chez les moins de 2 ans en France.
Quels sont les symptômes de la bronchiolite du bébé ?
Les premiers signes
Les premiers signes de la bronchiolite sont similaires à ceux d’un rhume ou d’une rhinopharyngite banale : écoulement nasal clair (rhinorrhée), obstruction nasale, toux, petite fièvre inférieure à 38,5°C.
Puis la toux devient de plus en plus fréquente, la respiration commence à devenir sifflante avec une accélération de la fréquence respiratoire. Le bébé tousse beaucoup, s’essouffle au moindre effort et commence à présenter des difficultés pour respirer et pour s’alimenter correctement.
On peut observer un enfoncement du thorax et du sternum lors des inspirations, signe de gêne respiratoire. Des pauses respiratoires peuvent survenir lorsque l’obstruction des voies aériennes est importante.
Signes d’aggravation
L’aggravation de la bronchiolite se manifeste par une augmentation de la fréquence respiratoire (normalement inférieure à 50 cycles/minute chez le nourrisson), l’apparition d’un battement des ailes du nez, de tirages intercostaux ou sous-costaux (enfoncement au niveau du thorax), d’une respiration superficielle et rapide.
Le bébé est alors fatigué, somnolent, refuse de s’alimenter et présente un teint pâle ou grisâtre. Il faut dans ce cas consulter rapidement un médecin ou se rendre aux urgences pédiatriques pour une évaluation, car une hospitalisation peut être nécessaire.
Quelles sont les causes de la bronchiolite du nourrisson ?
Le virus respiratoire syncytial
Dans 70 à 80% des cas, la bronchiolite est causée par une infection au virus respiratoire syncytial (VRS). Ce virus très contagieux se transmet facilement d’une personne à une autre par les sécrétions respiratoires, la salive, la toux, les éternuements. La transmission est aussi possible par contact avec des mains ou des objets contaminés par le virus.
Celui-ci pénètre dans les voies respiratoires et se fixe sur les cellules épithéliales des bronchioles provoquant leur inflammation. Le conduit respiratoire se rétrécit alors et s’obstrue par du mucus, d’où la gêne respiratoire. Le VRS est la cause principale des épidémies hivernales de bronchiolite.
Autres virus
D’autres virus peuvent être responsables de la survenue de bronchiolites, mais de manière moins fréquente que le VRS. On retrouve notamment les rhinovirus (15% des cas), les métapneumovirus, les adénovirus, les virus influenzae ou parainfluenzae. Ces infections virales surviennent surtout en période épidémique, durant la saison froide de l’automne et de l’hiver.
Quels sont les traitements de la bronchiolite du nourisson ?
Traitements médicamenteux
Il n’existe pas de traitement médicamenteux antiviral spécifique de la bronchiolite, celle-ci guérissant spontanément en 7 à 15 jours. La prise en charge repose donc essentiellement sur les traitements symptomatiques pour aider le bébé à respirer plus facilement et à lutter contre la fièvre :
- Le lavage de nez régulier avec du sérum physiologique permet de désencombrer les fosses nasales
- Les antipyrétiques et le paracétamol permettent de faire baisser la fièvre
- L’humidification de l’air ambiant facilite la fluidification des sécrétions
- L’hydratation doit être assurée par des biberons fréquents en petites quantités
- La nutrition doit être fractionnée en plusieurs repas légers
Assistance respiratoire
En cas de détresse respiratoire sévère, l’hospitalisation en milieu spécialisé est nécessaire pour assister la respiration du nourrisson.
Un apport d’oxygène au masque peut être administré ainsi qu’une aide respiratoire non invasive comme l’optiflow qui insuffle un mélange d’air et d’oxygène humidifié et réchauffé par de larges canules nasales.
La CPAP (pression positive continue) permet également de faciliter la respiration du bébé. Plus rarement, l’intubation et la ventilation artificielle sont requises en cas d’insuffisance respiratoire menaçante.
Kinésithérapie respiratoire
La kinésithérapie respiratoire pratiquée par un masseur-kinésithérapeute peut aider à désencombrer les bronches et faciliter l’évacuation des sécrétions. Elle repose sur différentes techniques comme les massages thoraciques, les vibrations, les percussions ou les drainages posturaux.
Des séances d’aérosols peuvent aussi être réalisées. L’aspiration des mucosités par une sonde nasale doit être pratiquée par un personnel médical en milieu hospitalier.
Comment prévenir la bronchiolite du nourrisson ?
Mesures d’hygiène
Différentes mesures d’hygiène permettent de limiter les risques de transmission des virus responsables de la bronchiolite :
- Le lavage régulier des mains au savon ou avec une solution hydroalcoolique avant et après contact avec le bébé
- Le port du masque pour les personnes enrhumées
- L’aération régulière du logement, au moins 10 minutes par jour
- L’éviction des lieux publics très fréquentés
- La désinfection des surfaces et des jouets
- L’évitement du tabagisme passif
Vaccination
Un vaccin contre le virus respiratoire syncytial est disponible depuis quelques années. Il est recommandé pour les bébés à risque de bronchiolite sévère notamment les grands prématurés et les nourrissons atteints de cardiopathie congénitale ou de déficit immunitaire.
Ce vaccin se fait par injection mensuelle pendant la période épidémique. Son efficacité est de l’ordre de 50%. D’autres vaccins sont en cours de développement et pourraient être disponibles prochainement.
Autres mesures préventives
D’autres mesures permettent de renforcer les défenses immunitaires des nourrissons :
- L’allaitement maternel apporte des anticorps protecteurs
- Le portage, le peau à peau, favorisent le contact parents-enfants tout en limitant la transmission manuportée des virus
- La vaccination contre la grippe et le ROR est recommandée
- Il est préférable d’éviter la fréquentation de structures collectives
- La fumée de cigarette est un facteur de risque important qu’il convient d’éliminer
Surveillance des signes
Une consultation rapide chez le médecin traitant dès l’apparition des premiers signes respiratoires permet de surveiller l’évolution de la maladie et d’intervenir précocement en cas d’aggravation, avant que la détresse respiratoire ne s’installe.
Il est essentiel de ne pas minimiser l’infection respiratoire du bébé et de savoir reconnaître les signes d’alerte nécessitant une prise en charge médicale rapide.
Quels sont les facteurs de risque de la bronchiolite du nourrisson ?
Certains facteurs augmentent le risque pour un bébé de développer une bronchiolite
- L’âge : le pic d’incidence se situe entre 2 et 6 mois.
- La prématurité : les bébés nés avant 35 semaines de grossesse sont plus à risque.
- Les maladies respiratoires chroniques comme la dysplasie broncho-pulmonaire.
- Les cardiopathies congénitales.
- L’immunodéficience congénitale ou acquise.
- Le tabagisme passif.
- La pollution atmosphérique.
- La fréquentation d’une collectivité d’enfants.
- L’absence d’allaitement maternel.
- Le manque de vitamine D.
- La saison : l’épidémie atteint un pic entre novembre et janvier.
Quelles sont les complications possibles de la Bronchiolite du nourrisson ?
Bien que bénigne dans la majorité des cas, la bronchiolite peut entraîner chez certains nourrissons fragiles des complications respiratoires sévères nécessitant une prise en charge en soins intensifs pédiatriques :
- Détresse respiratoire aiguë
- Apnées prolongées
- Surinfection bactérienne
- Troubles graves des échanges gazeux
- Épuisement respiratoire
- Arrêt cardiorespiratoire
D’autres complications plus rares ont été décrites : convulsions, trouble du rythme cardiaque, hémorragie pulmonaire, collapsus circulatoire, œdème aigu du poumon.
Quels examens pour le diagnostic de la bronchiolite ?
Le diagnostic du gêne respiratoire infantile est clinique, basé sur l’interrogatoire et l’examen physique du nourrisson. Il se pose devant tout bébé de moins de 2 ans présentant une toux et des signes de détresse respiratoire dans un contexte épidémique. Quelques examens complémentaires peuvent être réalisés :
- Radiographie pulmonaire : elle peut montrer un syndrome obstructif avec distension thoracique.
- ECHO viral : identification du virus en cause par écouvillonnage nasal.
- Hémoculture : en cas de suspicion de surinfection bactérienne.
- Gaz du sang : en cas de détresse respiratoire pour évaluer l’oxygénation et la ventilation.
- CRP : marqueur de l’inflammation, élevé en cas de surinfection.
Quels sont les critères d’hospitalisation ?
L’hospitalisation en milieu spécialisé est nécessaire devant certains signes de gravité :
- Age inférieur à 6 semaines
- Prise alimentaire insuffisante (moins de 50% des repas habituels sur la journée)
- Signes de lutte respiratoire : battement des ailes du nez, tirage, geignement
- Polypnée supérieure à 60 cycles/minute
- Saturation en oxygène inférieure à 95 %
- Épuisement maternel ou parental
- Aggravation malgré un traitement initial bien conduit
- Pathologie sous-jacente à risque : prématurité, cardiopathie…
- Conditions de vie défavorables
Comment se déroule l’hospitalisation pour bronchiolite du nourrisson ?
L’hospitalisation en milieu spécialisé pédiatrique permet une surveillance rapprochée de l’état respiratoire du nourrisson et l’instauration rapide d’un traitement symptomatique ou d’une aide respiratoire si nécessaire :
- Monitorage de la fréquence cardiaque et respiratoire
- Administration d’oxygénothérapie au masque si besoin
- Mise en place d’une aide respiratoire non invasive de type Optiflow ou CPAP
- Aspiration rhino-pharyngée régulière
- Poursuite des aérosols de sérum physiologique
- Alimentation fractionnée par sonde naso-gastrique
- Surveillance rapprochée dans une unité de soins intensifs en cas de détresse vitale
la bronchiolite du nourrisson en vidéo
Quels sont les traitements après l’hospitalisation ?
Après l’hospitalisation pour bronchiolite, la guérison se poursuit généralement à domicile. Quelques mesures sont recommandées :
- Poursuite des lavages de nez
- Maintien d’une humidification de l’air ambiant
- Reprise progressive de l’alimentation habituelle
- Aération régulière de l’habitat
- Consultation de contrôle chez le médecin traitant dans les jours suivant la sortie
- Séances de kinésithérapie respiratoire en cas de persistance d’encombrement bronchique
Un traitement post-bronchiolite par corticoïdes inhalés peut être prescrit chez certains nourrissons à risque de récidive ou de wheezing récidivant.
Quels sont les conseils de prévention pour les parents ?
Afin de limiter le risque de bronchiolite, il est recommandé aux parents de :
- Se laver fréquemment les mains, surtout avant de s’occuper du bébé
- Éviter au maximum les lieux publics très fréquentés
- Aérer la maison chaque jour même en hiver
- Nettoyer régulièrement les surfaces et objets en contact avec l’enfant
- Ne pas exposer l’enfant à la fumée de cigarette
- Limiter les visites à domicile de personnes enrhumées
- Respecter le calendrier vaccinal, vacciner l’entourage contre la grippe
- Allaiter si possible et donner des compléments en vitamine D
- Apprendre à reconnaitre les signes d’aggravation nécessitant une consultation
Le respect de ces mesures d’hygiène et de bon sens permettent de réduire significativement le risque de bronchiolite du nourrisson et d’en limiter la sévérité.
Conclusion
La bronchiolite est une infection respiratoire virale fréquente et potentiellement grave chez le nourrisson. Bien que le plus souvent bénigne, elle peut entraîner une hospitalisation lorsque la détresse respiratoire s’installe.
Un traitement symptomatique de l’obstruction bronchique visant à désencombrer les voies aériennes et à assister la respiration permet dans la plupart des cas une guérison en 1 à 2 semaines. La prévention passe par le respect des mesures d’hygiène et la vaccination chez les enfants à risque.
Les parents doivent être attentifs aux signes de gravité comme la polypnée, les battements des ailes du nez, les gênes respiratoires, l’altération de l’état général. Une consultation médicale s’impose alors rapidement pour envisager si besoin une hospitalisation précoce et un traitement approprié.
Grâce à une prise en charge adaptée et à la surveillance des signes d’aggravation, l’évolution de la bronchiolite est le plus souvent favorable. Le retour à un confort respiratoire complet prend généralement quelques semaines.
Nous espérons que cet article surla bronchiolite du nourrisson vous a été utile et vous a permis de mieux comprendre cette maladie courante. Si vous avez apprécié cette lecture, nous vous invitons à partager vos commentaires et avis pour enrichir les discussions et aider d’autres parents à trouver des réponses à leurs questions.
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À très bientôt sur Féminin Santé Magazine pour de nouvelles lectures enrichissantes !
Questions fréquentes
Quels sont les premiers symptômes de la bronchiolite ?
Les premiers symptômes sont un rhume, une toux, de la fièvre. Puis la respiration devient rapide et sifflante.
Comment soulager un bébé qui fait une bronchiolite ?
Des séances de lavage de nez, une humidification de l’air, du paracétamol et une alimentation fractionnée.
Quand faut-il consulter pour une bronchiolite ?
Il faut consulter rapidement si l’enfant présente des difficultés respiratoires : battements des ailes du nez, gêne, fatigue.
La kinésithérapie respiratoire est-elle efficace ?
Oui, elle aide à désencombrer les bronches par des techniques de drainage bronchique.
Donner de l’antibiotique est-il utile ?
Non, les antibiotiques sont inutiles car la bronchiolite est due à un virus.
Peut-on prévenir la bronchiolite ?
Oui par des mesures d’hygiène, l’éviction des lieux publics, l’allaitement, la vaccination.
Quel est le traitement de la bronchiolite ?
Il n’y a pas de traitement spécifique, seulement soulager les symptômes et aider à la respiration.
Combien de temps dure une bronchiolite ?
La guérison spontanée survient en général après 7 à 15 jours.